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il étoit, des le mois de decembre precedent;, allé ac­compagner le Roy à sa reception et couronnement, et rapporta sureté pour le passage du Roy par l'Alle­magne, revenant en France.
En ces jours se découvrirent plusieurs gens de guerre, tant de pied que de cheval, tenans les champs vers Trappes, Versailles, Ursines, Virofley et villages cir­convoisins, et vivans à discretion, desquels on ne pût oncques sçavoir les noms ni l'entreprise.
Le i st juin mourut à Paris l'ambassadeur de Man­toue, dont on fit saisir tous les meubles, et mettre en la main du Roy.
Le dimanche i3 juin, arrivèrent à Paris les nou­velles de la ville de Sainct Lo, prise d'assaut (0 par les catholiques, auquel moururent des assaillants beaucoup de braves soldats, et furent blessés le seigneur de La­vardin, Selles, avec quelques autres gentilshommes si­gnalez du party du Roy. Mais enfin etant forcée après avoir soutenu plus de trois grosses heures, le capitaine Colombieres qui y commandoit ayant été tué sur la brèche, et un sien fils auprès de lui, tout fut mis au fil de l'espée, jusqu'aux femmes, qu'on disoit durant le > siege et audit assaut avoir fait «merveille de bien secou­rir leurs hommes. Le jour precedent l'assaut, qui fut le jeudy i o, on y avoit mené le comte de Mongommery pour le montrer à Colombieres, afin de l'induire à se rendre : ce qu'aussi Mongommery, par l'induction de ceux qui le tenoient, tacha le plus qu'il put de lui per­suader; mais l'autre lui fit cette reponse d'un capitaine determiné : «Non, non, mon capitaine, je n'ai pas le
{») Prise d'assaut : Saint-Lo fut pris le io juin.
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